François Biensan, Claude Carrière, 11 fev 2015 Pas facile de faire le tour de ce virtuose quasiment autodidacte qui fait l’unanimité chez tous les souffleurs de trompette et de bugle, de Miles à Maurice André, soliste si original qu’on l’identifie en moins de deux notes, contemporain de Parker et de Gonsalves, traditionnel moderne tendre rigolo profond cocasse échappant à toutes les catégories. Tout pour plaire à Ellington qui le subtilisa à Basie pour une décennie éblouissante. On survolera son étonnante carrière, en passant par ses premiers disques et ses séjours chez C. Barnet et Basie… On n’a pas fini d’avoir tout vu avec ce grand voyageur. Sur l’estrade pour ce coup de chapeau, un de ses grands admirateurs, notre François Biensan national, lui-même maître reconnu des pistons et de l’embouchure, accompagné bien sûr de Claude Carrière, Monsieur « Tout Duke ».
Claude Carrière a été journaliste à Jazz Hot de 1969 à 1980, producteur à France Musique de 1975 à 2008 (diffusion intégrale de l’œuvre d’Ellington « Tout Duke » et nombreuses séries thématiques), il a créé le « Jazz Club » en 1982 avec Jean Delmas, diffusé chaque semaine en direct. Claude Carrière a également réalisé de nombreuses rééditions phonographiques et albums thématiques. Il a présidé l’Académie du Jazz de 1993 à 2004 et la fédération Grands Formats jusqu’en 2011. Pianiste, il a publié deux albums « Looking Back » et « For All We Know » (avec la jeune chanteuse Rebecca Cavanaugh). Officier des Arts et Lettres, président d’honneur de l’Académie du jazz, président de la Maison du Duke. François Biensan est trompettiste, compositeur, et arrangeur, né à Bordeaux en septembre 1945. Il commence à jouer de la batterie à 16 ans dans un orchestre amateur « New Orleans ». De 1964 à 1970, il fait partie du Christian Morin Quartet et apprend la trompette en autodidacte, puis il suit des cours de percussion et de trompette au conservatoire de Bordeaux. En 1971, il est engagé par François Guin comme trompettiste des « Swingers » et se fixe à Paris. Fin 1973, Marc Lafferrière l’engage comme batteur. Il participe en 1979 au festival de Nice, avec Al Grey, Jimmy Forrest, Erskine Hawkins, Jimmy Rowles, Jimmy Woode et Alan Dawson. En 1980, François Biensan monte un septet dans lequel il joue de la trompette, du bugle, compose et écrit des arrangements. Ce septet enregistre un album : Jumpin’ With Sam dans lequel on retrouve celui qui fut pendant plus de 15 ans l’un des piliers de l’orchestre de Duke Ellington : le batteur Sam Woodyard. En 1982, tout en conservant son septet, François Biensan fait partie, avec Daniel Huck, du Happy Feet Quintet dirigé par Philippe Baudoin, formation qui enregistre un album : Happy Feet and Friends … (Open OP 16). Toujours en 1982, il est engagé par Ornicar Big Band. François s’est produit avec de nombreux jazzmen tels que : Hal Singer, Bill Coleman, T. Bone Walker, Benny Waters, Benny Carter, Lee Konitz, Joe Newman, Tiny Grimes, Buck Clayton, le Golden Gate Quartet, Buddy Tate, Lucky Thompson, John Lee Hooker, Milt Buckner, Jo Jones, Slam Stewart, Wild Bill Davis, Arnett Cobb, Jay Mc Shann, Cat Anderson, Al Casey, Raymond Fol, Sam Woodyard, Al Grey, Eddie Davis, Lionel Hampton, Carrie Smith, Rosay, Barney Bigard, Jimmy Witherspoon, Ed Thigpen, Slim Gaillard, Dee Dee Bridgewater, Ray Bryant, Monty Alexander, Cab Calloway Benny Golson. En 1984, il est engagé par Gérard Badini, comme arrangeur et l’un des principaux solistes du big band monté par ce dernier : la « Super Swing Machine ». Il enregistre un deuxième album : Quelle différence y a t il entre une trompette ? … Prix Sidney Bechet de l’Académie du jazz, en 1985. En tant qu’arrangeur, François Biensan écrit régulièrement des orchestrations pour de nombreux shows télévisés : en big band, Certains Leeb Swing (Michel Leeb, Gérard Badini), Les Molières ; ou pour orchestre symphonique : Le Grand Echiquier de Michel Leeb, celui de Jean-Claude Kili, Avis de Recherche de Christian Morin, Champs Elysées, les Téléthon jazzy 1990, 1991, 1992 et 1993. En 1992 il réalise une série d’arrangements sur des thèmes de Duke Ellington, pour Dee Dee Bridgewater. Prix Boris Vian 1993 décerné par l’Académie du Jazz pour l’orchestration pour big band jazz, des œuvres pour piano de Claude Debussy, gravées sur le CD : Mister Swing Meets Claude Debussy. Il fait partie du nonet créé par Philippe Milanta, et du sextet acoustique monté par Pierre-Yves Sorin : Parfums de Contrebasse. En 1993 François Biensan participe, en tant que trompettiste et arrangeur, à la création du big band monté par François Laudet, qui se produit au festival de Nice. En 1994, François Biensan se voit confiée la carte blanche du festival « Jazz aux Remparts », à Bayonne, et enregistre un CD en hommage à Duke Ellington avec son Septet. De 1996 à 1998, Il Participe à l’enregistrement de plusieurs CDs, et écrit des arrangements pour les bigbands de François Laudet, Michel Pastre, ainsi que pour sa propre formation. Participe plusieurs fois à des festivals comme Jazz Ascona (Suisse) et Jazz à Vienne (France). Réalise les arrangements cuivres pour le CD de China Moses « Gardenias for Dinah », et participe avec ce projet à de nombreux concerts en France, Belgique, Allemagne, Italie, Espagne, Japon. Membre éminent du Laurent Mignard Duke Orchestra de 2003 à 2013. |